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seaux, la formation de fausses membranes, ou leur obstruction par une matière couenneuse ; cette dernière était fort probablement un caillot adhérent. Si les matières chimiques provoquent des accidents graves, l’introduction de principes septiques dans le torrent circulatoire est toujours funeste ; on a vu, en effet, des blessures insignifiantes pratiquées avec des instruments chargés d’un agent putride donner lieu à des conséquences déplorables.

Cette affection, d’après Dance, peut se développer primitivement et en quelque sorte spontanément dans une veine, moins par la considération de quelques faits peut-être incomplets et encore douteux, que parce que les veines, jouissant de la faculté d’absorber, peuvent introduire dans le système sanguin, des substances capables d’irriter les parois de ces vaisseaux. Je regrette de ne point partager l’opinion du savant auteur, mais les découvertes microscopiques sont venues porter un grand coup aux vieilles idées relatives à l’absorption ; je ne puis comprendre cette dernière que dans des conditions qui n’ont aucun rapport avec celles de Dance, je le prouverai plus loin.

Comme on le voit, la phlébite ne reconnaît que des causes évidentes ; avec elle, il est facile de se rendre un compte exact des phénomènes qui surviennent ; sans elles, on est transporté dans le vague, on roule dans le domaine les hypothèses.


Symptômes. — Dance, partisan outré de l’inflammation des veines, divise les symptômes en trois périodes correspondant à autant de degrés de la maladie. Le premier ordre est caractérisé par des phénomènes locaux sans fièvre ; le deuxième par des phénomènes généraux joints aux précédents, et en rapport avec l’étendue et l’intensité de l’inflammation ;