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le troisième enfin par des phénomènes plus graves et d’une autre nature, indiquant le passage du pus dans le sang et le développement de lésions variées. La généralité des auteurs envisage les symptômes au point de vue local et au point de vue général ; j’adopte cette division qui me paraît la plus simple.


Symptômes locaux. — Lorsque la saignée est cause provocatrice de l’affection, dès qu’elle a été pratiquée et dans un temps plus ou moins long, le sujet éprouve au niveau de la piqûre une sensation de picotement, espèce de démangeaison qui se change bientôt en une douleur très aiguë. Les lèvres de la plaie rougissent, s’entr’ouvrent, se durcissent, en un mot, elles deviennent phlegmoneuses dans un espace assez bien circonscrit et laissent écouler une petite quantité de sérosité roussâtre. Cet état peut ne pas s’aggraver pour rester stationnaire plusieurs jours ; l’orifice de la plaie est seul enflammé, de petits phlegmons se forment sur un espace restreint de la veine malade, phlegmons qui se résolvent ou qui donnent écoulement à du pus de bonne nature.

La matière qui s’échappe des foyers de suppuration n’a pas de conséquences fâcheuses ; elle n’est presque jamais suivie d’écoulement hémorragique ; d’ailleurs, la suppuration se tarit dans peu de jours, la circulation s’opère ; il est rare que la circulation soit un seul instant complètement interrompue. Mais au lieu de rester purement locale, l’affection, dans quelques circonstances, se propage à une distance plus ou moins éloignée du point de départ dans le sein de la circulation veineuse. La région s’engorge plus ou moins, la maladie prend l’aspect d’un phlegmon qui s’ouvre en donnant écoulement à une suppuration peu abondante, sanguinolente ou jaunâtre, visqueuse ou caillebottée,