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tée à l’esprit de tous les observateurs. La possibilité de la pénétration de l’air dans les veines ouvertes est un fait positif et démontré depuis longtemps, mais la découverte du principe en vertu duquel l’air se répand dans la circulation est plus récente ; voici comment Cruveilhier s’exprime à ce sujet : « Pour que la pénétration ait lieu, il est nécessaire, indispensable qu’une force attire l’air dans la veine ouverte ; or, cette force d’aspiration nous est révélée par la physiologie, qui nous montre qu’à chaque inspiration le sang veineux se précipite dans la poitrine, de même que l’air pénètre dans la trachée par suite de la raréfaction du fluide élastique contenu dans les vésicules pulmonaires, lequel ne fait plus équilibre à la pression atmosphérique. » Une deuxième cause d’attraction du sang est la diastole des cavités droites du cœur.

Lorsque l’air a pénétré spontanément et en assez grande quantité dans la circulation, les animaux s’agitent, deviennent anxieux, la respiration se précipite de plus en plus, puis il y a émission des urines et des matières fécales, et la mort a lieu avec ou sans mouvements convulsifs. Quand une phlébite suppurée existe, la pénétration de l’air dans les veines malades n’est pas aussi commune qu’on pourrait le croire tout d’abord ; c’est un phénomène rare, au contraire, et s’il se produit, la mort n’en est pas toujours la conséquence. Il faut, en effet, comme le prouve si bien M. Amussat, que la veine présente des conditions particulières pour favoriser le fait de la pénétration, et la réunion de toutes ces conditions, que le cadre de notre sujet ne nous permet pas d’exposer, n’est pas un phénomène ordinaire.


Diagnostic. — Lorsque la phlébite affecte une veine superficielle, le diagnostic est facile, il ne présente pas de dif-