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Renault, ancien inspecteur des Écoles vétérinaires, s’est livré, lui aussi, à des recherches expérimentales à ce sujet ; indépendamment des injections réitérées avec des matières irritantes, il a opéré le grattage de la prétendue séreuse ; rien n’a pu amener une simple irritation, la tunique externe seule a présenté les phénomènes d’injection, d’infiltration et d’épaississement.

Les raisons anatomiques ne sont pas les seuls arguments opposés aux partisans de l’inflammation ; les divers phénomènes de la maladie, sa marche, sont des preuves irréfragables de la véritable nature de l’affection. La phlébite n’est pas une inflammation, car s’il en était ainsi, elle devrait s’étendre indifféremment dans toutes les directions ; or, je ne connais aucune loi qui l’oblige à prendre une direction plutôt qu’une autre. La prétendue phlébite, au contraire, est assujettie à des lois constantes, infaillibles ; sa marche est toujours la même, toujours elle s’étend dans une direction contraire à la pesanteur. Ce phénomène original de la phlébite avait échappé à tous les auteurs, il appartenait à M. Gourdon de le dévoiler, de nous le faire connaître dans tous ces détails (Chirurgie vétérinaire, t. II, page 472). Si l’on observe la jugulaire chez les animaux, dit-il, la maladie prend de l’extension vers la tête ; chez l’homme, après la saignée du bras, elle s’étend vers le cœur. Cet état de choses, auquel sont dus les symptômes d’apoplexie, de vertige, etc., que l’on constate fréquemment, trouve sa raison d’être dans l’obstacle apporté à la circulation ; l’inflammation ne joue aucun rôle dans ces désordres. Lorsque l’affection intéresse la jugulaire, le fluide sanguin stagne au-dessus du caillot seulement, jamais au-dessous ; lorsqu’elle siège au bras, la stagnation a constamment lieu au-dessus du coagulum, quelquefois simultanément en haut et en bas ; dans ce dernier