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Le système veineux, qui jouait pourtant un si grand rôle dans plusieurs théories, et notamment dans celle des iatro-mathématiciens, était complètement oublié dès qu’on descendait du monde chimérique des hypothèses dans le domaine des réalités.

De toutes les maladies de l’appareil circulatoire, en effet, celle dont l’étude est la plus importante, puisque les accidents les plus graves peuvent en être la conséquence, la phlébite a été des dernières étudiées. Les médecins de l’antiquité n’en connaissaient ni les symptômes ni les résultats cadavériques ; c’est donc aux travaux des modernes que l’on doit de connaître les dispositions de cette partie de l’appareil circulatoire, de même que les phénomènes pathologiques qu’elle est susceptible d’éprouver.

Arétée de Cappadoce, est peut-être le seul des médecins anciens qui ait entrevu la phlébite (Livre II, chapitre 8. De venæ concavæ tiento morbo) ; mais les réflexions auxquelles il se livre, et qui ont leur mérite pour un temps où l’anatomie pathologique était plongée dans les plus profondes ténèbres, ces réflexions, dis-je, sont vaguement présentées ; néanmoins, elles auraient pu conduire à des recherches importantes si elles eussent frappé les esprits. En lisant les écrits de Galien, on remarque des passages où la netteté manque, il est vrai, mais qui porteraient à penser que l’auteur avait pénétré assez avant dans la connaissance des affections veineuses (De causis et signis acutis, lib. II, cap. 8). Interrogé par le médecin romain Antipater, sur ce qui pouvait occasionner chez lui une étonnante irrégularité du pouls survenue à la suite d’une fièvre éphémère, Galien lui répondit que ce pouvait être quelque rétrécissement des gros vaisseaux produit par leur inflammation. Depuis Arétée et Galien jusqu’en 1796, à l’exception de Meckel et du célèbre Morgagni, peu de médecins ont tenté de pénétrer les