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cées dans la gangrène humide. La consistance ne varie pas moins ; le plus souvent, les tissus gangrenés, perdant leur élasticité, sont gonflés, ramollis, faciles à écraser entre les doigts ou à déchirer, infiltrés de fluides putrides brunâtres, d’une saveur très âcre, suivant Vasalva, ou distendus par des gaz fétides dont l’odeur particulière décèle l’existence de la gangrène. Ces phénomènes appartiennent à la gangrène humide ; dans la gangrène sèche ils sont différents ; les parties mortifiées, racornies, resserrées sur elles-mêmes, sont dures, coriaces, et beaucoup moins fétides. Ces symptômes se modifient suivant l’altération qui a donné naissance à la gangrène et les organes qui en sont atteints. Produite par une inflammation très vive, la tuméfaction devient molle et empâtée ; la chaleur disparaît ; la couleur passe successivement du violacé, au brun et au noir ; il n’y a plus de sensibilité. Due à des principes délétères charbonneux ou virulents, ces symptômes sont très rapides et la gangrène acquiert tout son développement en un temps fort court. Quand elle est le résultat d’une interruption de la circulation, l’organe dans lequel le cours des fluides est interrompu devient d’abord le siège d’une inflammation vive ; la région se refroidit, s’empâte, perd sa sensibilité ; le poil et l’épiderme se détachent ; des phlyctènes, remplies d’un liquide trouble et fétide, se forment, et la gangrène s’empare définitivement de la partie.

Outre ces divers phénomènes locaux, la gangrène s’accompagne encore de symptômes généraux qui sont à peu près ceux des affections charbonneuses, et de toutes