Page:Challamel - Souvenirs d’un hugolâtre.djvu/49

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Saint-Étienne-du-Mont, non pour y entrer par le grand portail et recevoir avec pompe, au chœur, la bénédiction des mariés, mais pour se faufiler, pour ainsi dire, dans l’église par le presbytère.

Les époux s’agenouillèrent dans la chapelle de la Vierge, d’une façon expéditive, avec accompagnement de mousquetades au dehors, remplaçant les accords de l’orgue.

Toutes les figures étaient bouleversées, toutes les poitrines serrées, et, dans le petit nombre d’assistants qui se voyaient là, plus d’un se demandait si quelque danger ne le surprendrait pas au retour, si on ne se battait pas dans le quartier de la Sorbonne.

De Saint-Étienne-du-Mont, une longue suite de voitures nous transporta jusqu’à la Grande-Chaumière, sur le boulevard du Mont-Parnasse.

Charmant endroit pour les noces, car il s’y trouvait un grand jardin, des jeux divers, et les Montagnes Russes, — de quoi passer agréablement, en temps ordinaire, les longues heures qui s’écoulent entre la cérémonie religieuse et le repas de famille.

À peine rencontrions-nous, chemin faisant, quelques groupes allant aux nouvelles, ébahis à notre vue, et nous interpellant presque avec de gros mots :

« Allez-vous-en, gens de la noce ! »