Page:Challamel - Souvenirs d’un hugolâtre.djvu/66

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ne se mirent pas en avant pour le déterminer. Il s’était rallié au peuple, en disant :

« C’en est fait ! Après ce que vient de commencer la population de Paris, dussions-nous y jouer mille fois nos têtes, nous sommes déshonorés si nous ne nous mettons pas avec elle ! »

Beaucoup le savaient et redoutaient son habileté.

En même temps, les philippistes commencèrent à se gausser des « héros de Juillet », c’est-à-dire de ceux qui avaient fait cuire les marrons qu’ils tiraient du feu : des Bastide, des Étienne Arago, des Frédéric Soulié, des Noël Parfait et des Littré.

Par un projet de loi, présenté en décembre 1830, le Panthéon devait « recevoir les restes des citoyens illustres qui ont bien mérité de la patrie ». Il resta enseveli dans les bureaux. Foy et Manuel ne furent placés au Panthéon qu’en effigie, par des élèves de l’École polytechnique. Pour les cendres de Benjamin Constant et du charitable La Rochefoucauld-Liancourt, il n’en fut plus question ; le gouvernement se borna à faire graver la liste des morts de Juillet sur quatre tables de bronze, placées dans le temple le 27 juillet 1831, en pompeuse cérémonie.

Le roi scella successivement les quatre tables de bronze, et termina une courte allocution par