Page:Challamel - Souvenirs d’un hugolâtre.djvu/80

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tait cette nuance politique dans le parlementarisme.

Déjà le système de « bascule » s’implantait, de telle sorte que Louis-Philippe passa alternativement, plus tard, de Guizot à Molé, de Molé à Thiers, et de Thiers à Guizot.

Comment n’eût-il pas donné, par-ci par-là, en sa propre faveur, un petit coup de pouce à la balance ?

Le trône, qui devait être entouré « d’institutions républicaines », avait conféré au jury la connaissance des délits de la plume, et des délits politiques se rattachant à ceux de la presse. Une loi avait durement réprimé les attaques commises par la voie des journaux contre les droits et l’autorité du roi et des Chambres.

La garde nationale était mutilée ; son artillerie, bien connue pour ses opinions démocratiques, était dissoute.

Les mesures prises contre les attroupements avaient un caractère agressif, presque provocateur, rappelant la loi du 3 août 1791, rappelant la loi martiale, de lugubre mémoire.

Voilà comment on inaugurait la politique de résistance, et comment Louis-Philippe donnait des satisfactions à la Révolution dont il sortait.

La « meilleure des Républiques » se changeait en gouvernement personnel ; le roi ne pensait