Page:Challamel - Souvenirs d’un hugolâtre.djvu/97

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ration mais avec fermeté, qu’il pourrait servir de modèle aux jeunes démocrates de l’avenir.

Cabet prenait place parmi les révolutionnaires socialistes, et le Populaire, vendu sur la voie publique par vingt-quatre crieurs portant une blouse, un chapeau et une boîte tricolores, remuait fort les esprits, surtout dans les faubourgs.

En 1829, Louis Bellet avait fondé la Silhouette, journal des Caricatures, le premier recueil qui ait intercalé des vignettes sur bois dans son texte ; le 1er décembre 1832, Charles Philipon, homme aimable, sympathique, fonda le Charivari, journal quotidien, dont chaque feuille était ornée d’une caricature lithographiée, et qui s’acharna contre le gouvernement de 1830, comme l’ancien Figaro s’était acharné contre celui de la Restauration.

L’apparition du Charivari eut lieu le lendemain du jour où le Corsaire, petite feuille légère, Journal marron, prévenu de provocation à la révolte, était acquitté par le jury.

Le Charivari jeta une note gaie dans le concert de la presse opposante.

Une caricature par jour ! une caricature de mœurs ou politique !… Il fallut se bousculer, presque s’étouffer devant la boutique du marchand de gravures Aubert, située au coin de la rue du Bouloi et du passage Véro-Dodat. Petits