Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t1.djvu/121

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DE CHAMFORT. C^'j

certaines provinces. C'est une indulgence qiie les poètes se per- mettent encore quelquefois.

V. ij. Plus d'un guéret s'engraissa.

Ce ton sérieux empriuité des récits de bataille d'Homère, est d'un effet piquant , appliqué aux rats et aux belettes.

V. 5o. N'est pas petit embarras.

Il fallait s'arrêter à ces deux vers faits pour devenir proverbe. Les six derniers ne font qu'affaililir la pensée de l'auteur.

FABLE VII.

Le fait est faux , mais c'est une tradition ancienne. D'ailleurs , La Fontaine évite plaisamment l'embarras d'une discussion ; au surplus , on ne voit pas trop quelle est la moralité de cette pré- tendue fable , qui n'en est pas une.

FABLE VIII.

T. 18. Pline le dit : il faut le croire.

Même défaut dans cet Apologue. Qu'y a-t-il d'étonnant qu'une idole de bois ne réponde pas à nos vœux , et que , renfermant de l'or, l'or paraisse quand vous brisez la statue ? Que conclure de tout cela ? qu'il faut battre ceux qui sont d'un naturel stupide. Cela n'est pas vrai, et cette méthode ne produit rien de bon.

FABLE IX.

V. 1. Un paon muait , un geai prit .son plumage , etc.

Esope met une corneille au lieu d'un geai : la corneille valait mieux, attendu qu'elle est toute noire; sa fantaisie de se parer des plumes du paon n'en était que plus ridicule , et sa prétention plus absurde. C'est Phèdre qui a substitué le geai à la corneille , et La Fontaine a suivi ce changement , qui ne me paraît pas heureux.

Lesseing , fabuliste allemand , a fait une fable où il suppose que les autres oiseaux , en ôtant au geai les plumes du paon , lui arrachent aussi les siennes ; c'est ce qui arrive à tous les plagiaires. On finit par leur oter même ce qui leur appartient,

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