Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t1.djvu/134

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I I o OEUVRES

iircuver e»t vraiseinblaWr. Il jiaraît certain que le laboureur qui disposerait des saisons, aurait un grand avantage sur ceux([ui sont obligés de les prendre comrae elles viennent , et qu'il consentirait volontiers à laisser doidjler ses baux à cette condition. A cela près, la fable est très-bonne , quoiqu'un goût sévère critiquât peut-être comme trop familiers et voisins du bas ces deux vers :

V. i7>. EnCn du sec et du mouillé , Aussi-tùl qu'il aurait baillé.

V. 16. Trancbc du roi des airs , j)leul , vente , etc.

Ces mots pleut, vente, pour dire, fait pleuvoir , fait venter, ne sont pas français en ce sens.

Ce sont de ces verbes que les grammairiens a])pell('nt imperson- nels , parce que personne n'agit par eux ; mais La Fontaine a si bien préparé ces deux expressions , par ce mot tranche de roi des airs', ces mots , pleut, vente , semblent en cette occasion si naturels et si nécessaires, qu'il y aurait de la pédanterie à les critiquer. L'au- teur brave la langue française et a l'air do l'cnricbir. Ce sont de les fautes qui ne réussissent qu'aux maîtres.

��\. 1. Ln souriceau loul jeune, etc. . . •

Voici encore une de ces fables qui peuvent passer pour un cbcf- d'œuvre. La narration et la morale se trouvent dans le dialogue des personnages , et l'auteur s'y montre à peine , si ce n'est dans cinq ou six vers qui sont de la plus grande simplicité. Le discours du soiu'iceau, la peinture qu'il fait du jeune coq, cette petite vanité ,

\. 20. Que moi, qui, grfice aux dieux, de courage me pique.

Ce beau raisonnement , cette logique de l'enfance, // sympathise nvec les rats.

V. 29, . . . Car il a des oreilles

Ln figure aux iiùlres pareilles.

Tout cela est excellent , et le discours de .la mère est parfait : paè un mot de trop dans toute ln fable, et pas une seule négligence.

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