Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t1.djvu/185

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DE CHA3ÎFORT. l6l

V. dernier. Il n'est pas malaise de tromper un troin]3eur.

Cela n'est pas exactement vrai ; et souvent c'est mie chose très- difficile. J'aurais mieux aimé que La Fontaine eût exprimé le sens de l'idée suivante ; Heureux celui qu'un seul avertissement ensias'e à triompher de sa passion favorite !

��\ . 2. (S'il en est de tels dans le monde.)

Ce mol seul fait la critique de cet Apologue. Les meilleures fables sont celles où les animaux sont peints dans leur naturel , avec les goûts et les habitudes qui naissent dç leur organisation. Esope , dont cette fable est imitée , a su éviter ce défaut en employant d'ail- leurs une brièveté préférable aux ornemens de La Fontaine. Voici la fable d'Esope :

" Un loup passant près de la cabane de quelques bergers , les vit inan- » géant un mouton. Il leur cria: Que ne diriez-vous point , si j'en fai- » sais autant ? »

Il est évident que cet Apologue vaut mieux que celui du fabuliste français.

V. ro De loups l'Angleterre est déserte.

Même faute que celle qui a été notée dajis la fable de la tortue , .sur le mot Amérique.

Y. 24. Mangeans un agnenu cuit en broche.

Quel résultat moral peut-on tirer de-là ? car , comme a dit La Fon- taine lui-même:

Sans cela toute fable est un oeuvre imparfait.

J'en vois quelques traits confus, comme, par exemple, que nombre d'bommes se permettent ce qu'ils interdisent aux autres , l'effet de leurs discours anéanti par leurs actions ; mais cela ne vaut guère la peine d'être dit. D'un autre eût- , il faut que l'action soit ninu,

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