Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t1.djvu/200

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I-jG OEUVRES

giossier, sans instruction, à qui le sentiment des droits de l'homme, trop offensés par les t^Tans , donne une éloquence naturelle et pas- sionnée qui s'attire l'admiration de la capitale du monde et dé- sarme le despotisme, un tel sujet devait conduire à un autre terme que la morale du souriceau.

V. 7. . . . Homme dont Marc-Aurèle

��Je ne sais pourquoi il jjlaît à M. Coste, dans sa note, de gratifier Marc-Aurèle d'une figure à-peu-près semblable à celle d'Esope. Rien n'est plus faux. Les historiens remarquent seulement qu'il avait la figure ordinaire, et par conséquent peu digne de son rang , de son âme et de son génie ; mais il était loin d'avoir un extérieur rebutant. Je ferai peu de remarques sur ce morceau , qui d'un bout à l'autre est un chef-d'œuvre d'éloquence.

V. 5o. Et sauraient en user sans iuhumanitè.

Ce dernier trait manque un peu de justesse. En effet , si les Ger» tnains avaient eu l'avidité et la violence de leurs tyrans , il est bien probable que les peuples de Germanie eussent été inhumains comme leui s oppresseurs. Avec de l'avidité et de la violence , on est bien près d'être un tyran. Le plus fort est fait.

FABLE VIII.

V, 1. Un octogénaire plantait.

Cette fable n'a pas la perfection qu'on admire dans plusieurs autrçs, si on la considère comme apologue. On peut dire même que ce n'en est pas un , puisqu'un apologue doit offrir une action pas- sée entre des animaux , qui rappelle aux hommes l'idée d'une vérité morale , revêtue du voile de l'allégorie. Ici la vérité se montre sans voile : c'est la chose même et non pas une narration allégorique.

Mais si on considère cette fable simplement comme une pièce de vers, elle est charmante et aussi parfaite ])our l'exécution, qu'aucun autre omTage sorti des mains de La Fontaine. Examinons-la en détail.

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