Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t1.djvu/202

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que le propos de ces jeunes gens : .-Isstiréinent il radotait. ,T';n oiic que je vouJrais que le vieillard eixX encore été plus doii\ et plus aimable , qu'il eût dit avec encore plus de bonté :

Et même avec regret je puis comjitei l'aurore , Plus d'une fois sur vos tombeaux.

"\ ient ensuite le récit très-rapide de la min-t des trois jeunes gens ; mais ce qui est parfait , ce qui ajoute à l'intérêt qu'on prend à ce vieillard et à la force de la leçon , ce sont les deux derniers A ers :

��Et pleures ùu vi'illard , il grava sur leiu- marbre Ce que je viens de raconter,

11 les pleure , il s'occupe du soin d'iionorci- leur mémoire, il leur élève un cénotaphe : ce qui suppose un intérêt tendre , car enGn leurs corps étaient dispersés. Et La Fontaine ! voyez comme il s'efface , comme il est oublié , comme il a disparu ! 11 n'est pour rien dans tout ceci. Il n'est point l'auteur do cette fable ; l'honneur ne lui en est ])as dû ; il n'a fait que la copier d'après le marbre sur lequel le vieillard l'avait gravée. On dirait que La Fontaine , déjà vieux et attendri par le rap[)ort qu'il a lui-même avec le vieillard de sa fable , se plaise à le rendre intéressant , et à lui prêter le charme de la douce philosophie , et des scntimens affectueux avec les(|uels lui-même se consolait de sa propre vieillesse.

FABLE IX.

V. I. Il nr faut jamais dire aux gens :

11 s'en f^i.ut bien que cet Apologue-('i a[){)roche du précédent. Ce n'est que le récit d'un fait singulier qui prouve l'intelligejice des animaux. Aussi, La Fontaine ccssc-t-ii tl'être cartésien , en déjjil de madame de la Sablière.

^'. j/|. Voyez. <iue d'argumens il fil 1

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