Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t1.djvu/212

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l88 OEUVRES

J'ai négligé alors d'y mettre un correctif, pour éviter la longueur ; mais voilà La Fontaine qui met ce correctif lui-même. 11 vaut mieux l'entendre que moi.

V. 11. . •. . En cet âge on nous sommes.

C'est un malheur de notre poésie, que , dès qu'on voit le mot /in,n:i:es à la fin d'un vers, on puisse être sur de voir i;rriver à lafin de l'autre vers, où nous so:rimes , ou bien tous tant que nous sommes.\J\vAh\\tt.é de l'écrivain consiste à sauver cette misère de la langue , par le na- turel et l'exactituiîe de la phrase où ces mots sont employés.

^ . 12. L'univers leur sait gré du mal qu'ils ne font pas. ■

C'est un fort bon vers , quoique l'idée en soit assez commune.

\. lô. Ln siècle de séjour ici doit vous sufSre.

Ce prfmostic fut maHicureusemeut bien démenti , puisque ce jeune prince mourut en ioSj , deux ou trois ans jîeut-être après cette pièce.

V. 2Ô. Et la princesse, etc. . . .

C'était elle qui, avant d'être mariée, s'appelait mademoiselle de Blois. Elle était fille du roi et de madame la duchesse de la Valière. Elle ne mourut qu'en ijSq. Il y eut aussi un autre mademoiselle de Blois , iîlle de Louis xiv et de madame de Montespan. Cette dernière fut mariée au duc d'Orléans régent , et ne mourut qu'en 1749-

\. 1-. Des qualités qui n'ont qu'en vous, etc. . . .

Tous ces éloges directs ne me paraissent ni higénieux ni dignes de La Fontaine: et ce qui sait se faire estimer joint à ce qui sait se faire aimer, tout cela me paraît d'un ton trivial et bourgeois.

V. 5ô. Il ne m'appartient pas d'étaler voire joie.

Manque un peu 1 1 op de délicatesse; et c'est une transition bii u lourde que celle-ci.

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