Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t1.djvu/333

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DE CHAMFOÎIT. 3oC)

subalternes dans l'administration des deniers pu- blics : on me supposa des raisons qui n'avaient rien de commun avec l'intérêt de l'état. Quelques beaux esprits dirent que j'écrivais, sur une table d'or , mes invectives contre les richespes ; mes ennemis agréèrent cette idée. La vérité est pour- tant que je vivais , comme les poètes du temps , c'est-à-dire, que je passais la journée dans mon lit à lire et à composer , et en me contentant d'uîî peu de pain et d'eau. On sait que j'ai refusé le trône, où les vœux de tout l'empire m'appelaient, refus que ma mort a suivi de pi'ès. Ceoendant ma réputation de philosophe est fort équivoque , et celle d'homme de lettres n'est pas infiniment res- pectée.

SAir*iT-RÉ.\L.

��J'avais déjà vu l'absurdité de ces accusaîions ; et Sénèque aurait joué, dans l'ouvrage que je mé- ditais , un rôle intéressant. Vos écrits sont votre éloge , et vous vous y êtes peint sans vous flatter. Vos lettres sont un cours complet de morale stoïcienne , où i'honune , l'orateur et le philosophe sont réunis. Quoiqu'en disent vos ennemis , votre philosophie ne s'est pas répandue en paroles ; elle a passé dans vos aôtions. On croirait que vous fûtes insensible à votre exil , si le Traité de la Consolation^ adressé à votre mère, ne prouvait que vous eûtes besoin de votre philosophie pour

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