Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t2.djvu/203

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IQÎ CELVRES

» d’une manière moins sinistre et moins formi- » dable, etc. »

Le monarque, dont on dictait les paroles, fit une réponse ambiguë, et persista dans le projet de conserver autour de lui toutes les forces qu’il prétendait nécessaires au bon ordre et à la tran- quillité publique.

Cette démarche de l’assemblée nationale, cette confiance dans la parole du roi, confiance que Paris ne partagea point, déterminèrent les mi- nistres à presser l’exécution de leur projet. La dissrâce de M. Necker . qui désapprouvait toutes ces mesures, était résolue ; mais elle ne devait avoir lieu que dans la nuit du il\ au i5. Les con- jurés, impatiens, devancèrent l’exécution de ce projet, et crurent faire un grand pas en préci- pitant le départ du seul’ ministre cpii leur était contraire. Dès le 1 1, on lui fit donner l’ordre de sortir du royaume dans vingt-quatre heures et avec tout le secret possible. II obéit si exacte ment, que son frère et sa fille, en présence des- quels il avait reçu la lettre de cachet, n’en furent instruits par lui-même que lorsqu’il fut arrivé, le lendemaiïi 12, à Bruxelles. Paris reçut le même jour à midi cette nouvelle inattendue. Celui qui l’apporta au Palais-Royal fut traité comme un in- sensé, et pensa être jeté dans le bassin : mais bientôt elle se confirma, et il ne fut plus permis d’en douter. Le jardin était rempli de groupes menaçans ou mornes. Alors parut au milieu d’eux