Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t2.djvu/208

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DE CnAMFORT. If)-;

du moment où l’on poiirait tenter à force ouverte (le secouer le joug du despotisme, s’était repro- duite peu de jours avant l’exil du ministre chéri ; et l’on se proposait, vu la multitude des régi mens qui environnaient Paris, de la réaliser au plutôt. Mais la formation des citoyens en corps de com- mune était un préalable nécessaire.

Dans les premières assemblées électives, sépa- rées en trois chambres, l’abbé Fauchet avait sou- tenu le droit et la nécessité de cette organisation des habitans en commune : mais il parlait à un clergé trop ami de l’ancien régime pour entendre des pensées libres et courageuses. Il fit de nou- veau cette proposition aux électeurs réunis : elle fut accueillie comme elle devait l’être par des hommes qui voulaient se montrer citoyens. Il alla plus loin. Le 9, veille du premier jour de l’insurrec- rection décidée, on venait de faire un tableau très-sensible des dangers qui environnaient la cité. Il proposa aux électeurs de se constituer eux-mêmes comme élus du peuple, et les seuls actuellement en activité, sous le titre de représen- tans provisoires de la commune de Paris, jusqu’à l’instant où elle se rassemblerait elle-même, soit pour les confirmer dans cette fonction, soit pour en nommer d’autres. Les présidens de l’assemblée, MM. la Vigne et Moreau de Saint-Méry, eurent peur des applaudissemens qu’obtenait cette pro- position ; et, dans l’inquiétude qui les agitait, ils demandèrent du temps pour discuter cette ques-