Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t2.djvu/232

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DE CIIAMFORT. 321

Champ- de-Mars, Salis-Samade, Diesbach et Cliâ- teauvieux; ce même Châteauvieiix qui trompa l’espérance des ministres et des chefs, en prenant parti pour la révolution; crime impardonnable à leurs yeux, crime qui long-temps après, dans raffairc de Nancy, attira sur ce régiment la ven- geance d’un homme que nul Français ne nommera plus sans horreur, le perfide de Bouille.

A Sèvres et à Meudon, se trouvaient ceux d’Helm- stadt et de Roval-Poloone. Trois autres réimens étaient prêts à marcher vers la porte d’Enfer. C’é- taient encore des Allemands.

C’est alors que se montra, dans toute son hor- reur, aux yeux des Français, ce vieux secret des cours, ce moyen d’opprimer une nation par des étrangers que cette nation paie pour sa défense. En tout pays et en tout temps, le premier pas vers la liberté devrait être la suppression de cet abus révoltant : mais, par malheur, il ne peut être détruit que qifand la liberté commence à s’établir, comme il ne commence à s’établir ( du moins pour l’ordinaire ), que lorsque la liberté chancelé ou quand elle n’existe plus. Elle n’exis- tait plus sous Louis XI, qui le premier appela en en France ces étrangers mercenaires, empressés à trafiquer de leur sang, à le répandre (s’il le faut) au-dedans du royaume comme au-dehors, sur l’ordre de celui qui les soudoie. Bientôt cet ins- trument de la tyrannie devint un faste du trône. Les cours se remplirent de soldats étrangers,