Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t2.djvu/24

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DE CRAMFORT. l3

sont en Angleterre, et par conséquent sous la pro- tection des lois. »

— M. de Vaucanson s’était trouvé l’objet prin- cipal des attentions d’un prince étranger, quoi- que M. de Voltaire lût présent. Embarrassé et honteux que ce prince n’eût rien dit à Voltaire, il s’approche de ce dernier et lui dit : « Le prince vient de nie dire telle chose. ( Un compliment très-flatteur pour Voltaire.)» Celui-ci vit bien que c’était une politesse de Vaucanson, et lui dit :«Je reconnais tout votre talent dans la manière dont vous faites parler le prince. »

— A l’époque de l’assassinat de Louis xv par Damiens, M. d’Argenson était en rupture ouverte avec madame de Pompadour. Le lendemain de cette catastrophe, le roi le fit venir pour lui don- ner l’ordre de renvoyer madame de Pompadour, Il se conduisit en homme consommé dans l’art des cours. Sachant bien que la blessure du roi n’était pas considérable, il crut que le roi, après s’être rassuré, rappelerait madame de Pompa- dour ; en conséquence, il fit observer au roi qu’ayant eu le malheur de déplaire à la reine, il serait barbare de lui faire porter cet ordre par une bouche ennemie ; et il engagea le roi à donner cette commission à M. de Machaut, qui était des amis de madame de Pompadour, et qui adouci- rait cet ordre par toutes les consolations de l’ami- tié ; ce fut cette commission qui perdit M. de Ma- chaut. Mais ce même homme, que cette conduite