Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t2.djvu/28

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i)E CHAMFORT. l’J

î*, entre ces deux hommes, la différence qu’il y a du scaphandre au nageur.

— M.... me disait : ce J’ai renoncé à l’amitié de * deux hommes : l’un, parce qu’il ne m’a jamais parlé de lui; l’autre, parce qu’il ne m’a jamais parlé de moi. »

— On demandait au même, pourquoi les gou- verneurs de province avaient plus de faste que le roi :« C’est, dit -il, que les comédiens de cam pagne chargent plus que ceux de Paris.»

— Un prédicateur de la ligue avait pris, pour texte de son sermon : Eripe nos. Domine, à luto fœcis qu’il traduisait ainsi : «Seigneur, débour- bonez-nous.»

— M...., intendant de province, homme fort ri- dicule, avait plusieurs personnes dans son salon, tandis qu’il était dans son cabinet dont la porte était ouverte. Il prend un air affairé ; et, tenant des papiers à la main, il dicte gravement à son secrétaire : «Louis, par la grâce de Dieu, roi de France et de Navarre, à tous ceux qui ces pré- sentes lettres verront (verront, un à la fin), salut. » Le reste est de forme, dit-il, en remettant les papiers ; et il passe dans la salle d’audience, pour livrer au public le grand homme occupé de tant de grandes affaires.

— M. de Montesquiou priait M. de Maurepas de s’intéresser à la prompte décision de son affaire, et de ses prétentions sur le nom de Fézenzac. M. de Maurepas lui dit : « Rien ne presse;

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