Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t2.djvu/325

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appuis et les défenseurs ! Et ces mêmes hommes qui insultaient ainsi à leur monarque par cette absurde détention, qui l’emprisonnaient pour dicter en son nom des ordres funestes à tout un peuple, et exposaient ainsi à des dangers incalcu- lables la personne de celui qu’ils appelaient leur maître, ces mêmes hommes ont depuis fait retentir la France et l’Europe de ces mots : « Le roi est prisonnier dans Paris! » « Oui, aui’ait pu ré- » pondre l’assemblée nationale, par la bouche » d’un de ses orateurs ; le roi est retenu dans sa » capitale, ou si le mot vous plaît davantage, il )> est prisonnier de son peuple, pour n’être plus » prisonnier des ennemis de la nation, qu’au nom yy du roi vous avez voulu perdre et enchaîner. Il » est prisonnier, pour être soustrait aux perfides « conseils qui, en compromettant son trône et sa » sûreté, l’enfermaient dans une enceinte plus » étroite et plus digne de ce nom de prison. En un « mot, il est prisonnier d’un peuple qui veut un 31 roi. Et quand nous l’arrachons aux mains de ces » nobles qui, sous le nom de roi, voulaient un » esclave couronné, oppresseur de sa nation, nous » sommes les libérateurs du monarque. » Voilà comment l’assemblée nationale pouvait et devait peut-être répliqiier à ses ennemis, après que le peuple eut conquis son roi, pour rappeler l’heu- reuse expression de M. Baiîly, premier maire de Paris. Mais, à cette époque du i4 juillet, elle attendait avec une impatience mêlée de crainte c«