Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t2.djvu/381

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pas moins violente, et dans peu de jours elle se communiqua jusqu’aux extrémités de l’empire. Presque partout elle fut terrible. Les haines par- ticulières, irritées encore par les dissentimens po- litiques, se portèrent à des excès difficiles à imagi- ner; et l’histoire, un jour poiuvue de preuves sufiisantes refusées aux contemporains, flétrira des noms connus, en révélant le secret de certains crimes qui. d’abord n’ont dû être imputés qu’à des hasards malheureux ou à des bîigands vulgaires.

L’abolition des droits exclusifs de chasse mit le fusil à la main d’un million de paysans; et de ce qu’on n’avait plus le droit de les faire dévorer par le gibier, ils en conclurent qu’ils avaient le droit de le poursuivre sur les terres d’autrui. Ce fut un des fléaux des environs de la capitale: il s’y com- mit les plus grands désordres, les paysans cherchan t moins encore à se délivrer des animaux qu’à châ- tier la tyrannie de leurs seigneurs. On remarqua dans ce temps un trait de la justice populaire, dans les égards qu’on eut pour les chasses de M. d’Or- léans, distingué, dès le commencement de la ré- volution, par le zèle qu’il montra pour la favo- riser, par son amour pour la hberté, et même pour l’égalité, qui substituée à son nom patroni- mique, a fini par devenir son nom. ( i )

Cette succession rapide d’événements jour- naliers, la plupart afiligeans, cette circulation

(i) Philippe-Joseph EgaUté.