Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t3.djvu/101

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

DE CHAMFORT. 97

renvoie de Versailles les députés, en disant qu'on ne parle jamais cV affaires au roi\ le profond éton- nement de ce cardinal , lorsqu'ils vont à Marly porter leurs remontrances; le cri de sa surprise et le mot qu'il répète au premier président: Ah, monsieur, à Marly! à Marljl 6 ciel ! et pour parler au roi! Joignez à ces belles choses le retour des querelles religieuses , l'importance des prêtres sulpiciens , substituée à celle des jésuites , ré- duits, depuis leur chute, à faire des canonisa- tions pour se soutenir un peu dans le peuple ; le ridicule concile d'Embrun , présidé par le ridicule cardinal de Tencin : toutes ces tracasseries, il faut en convenir , forment l'histoire de cette époque. Tel est donc l'abaissement où une nation peut descendre ! On l'a vue depuis descendre encore plus bas ; et son histoire avait, comme elle, grand besoin d'être régénérée. Observons que , dans cet intervalle de quelques années, cité comme très- heureux, deux hommes disposaient de la plupart des places dans l'église et dans l'état ; l'un d'eux était un abbé Pollet , qui , dans son parloir de Saint-Nicolas-du-Chardonnet , recevait les sollici- tations de toute la cour et des dames les plus tirées : Ce qui ne me surprenait pas , dit le ma- réchal de Richelieu , parce que je les avois vus baiser la main de Law et le suivre même dans sa garde-robe. Le second était Barjac , valet de chambre du cardinal. Ce Barjac était un singulier personnage, et ïïièvïieYiiit un long article à part.

�� �