Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t3.djvu/102

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Il disait familièrement: Nous avons donné aujour- d'hui telle place. Le maréchal de Vdlars est venu nous voir ; et quelquefois même, il parlait en son nom, sans faire mention du cardinal. Les plus ojrands seigneurs lui faisaient ia coin-; mais comme il avait de l'esprit et du goût, il fallait y mettre de la mesure. Il était, parmi les valets de chambre des ministres, ce que Tibère était parmi les empe- reurs : il voulait que l'adiiîation fût tligne de lui; que les courtisans , ses (latteurs, ne s'avilissent qu'à sa guise; et les plus grands seigneurs y étaient souvent fort embarrassés. Voilà de qui tout Aè^ewàaàl. Heureusement ., (\\X. le maréchal , Barjac était un honnele Jiomme. Heureusement est le terme propre; c'était bien fait alors de rendre grâce au ciel de la probité d'un valet de chambre; elle tenait lieu d'une bonne constitution , au moins pendant le temps que le ministi e restait en place, en conservant le même valet de chambre. Mais il était permis de souhaiter que le bonheur d'une grande nation reposât sur une base plus solide et plus durable.

Nous espérons qii<^ le rédacteur se hâtera de nous donner la suite de ces Mémoires (1); ce que nous ne disons pas pour l'obliger de les écrire à la liâte. Nous l'avons déjà blâmé d'avoir donné lieu à ce reproche ; c'est à quoi nous bor-

��(i) Ceye suite a paru depuis eii cinq volumes.

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