Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t3.djvu/107

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DE CHAMFORT. Io3

importe à la société entière de dépouiller l'au- mône des caractères qui la flétrissent , de créer, comme il le dit, un nouveau système de bienfai- sance générale, qui laisse subsister dans le pauvre le respect que tout homme doit avoir pour lui- même , sentiment qui sera partout le plus sur garant de la morale publique.

L'auteur qui , dans cet ouvrage , se montre Tami de tous ceux qui souffrent, ou comme malades ou pauvres , étend sa pitié jusque sur une classe trop négligée jusqu'à ces derniers temps. Il se flatte que l'Assemblée nationale , ou d'après ses ordres , les assemblées provinciales et municipales chercheront aussi tous les moyens d'adoucir celui des malfaiteurs et des infortunés qui gémissent dans les prisons, en attendant que des lois sages, l'influence d'un meilleur gouvernement et de meilleures formes judiciaires , tant pour le civil , que pour le criminel , diminuent , autant qu'il est possible, le nombre de ces malheureuses victimes de la société. Il cite à ce sujet une belle expé- rience récemment faite en Angleterre. D'après la conviction que les prisonniers achèvent de se dé- praver dans la société les uns des autres, que non seulement leur oisiveté tarit une source de pro- duction , mais empêche qu'ils ne reviennent à la vertu quand ils sont vraiment coupables , et les corrompt à plaisir quand ils sont innocens ou n'ont commis que des fautes légères, le comté d'Oxford a fait construire des chambres isolées et sans com -

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