Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t3.djvu/131

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DE CHAMFORT. l2^

la querelle au tribunal de la chambre impé- riale. La cause prit de Tintérèt en se liant à une question plus importante : Si le prince seul , en matière de police , peut porter des édits ; ou s'il a besoin , pour ses édits , ainsi que pour toute autre nouvelle modification de la liberté du citoyen^ du consentement des états. Cette que- relle importante est restée jusqu'à présent indé- cise au tribunal de la chambre impériale , qui n'a porté que des décisions provisoires. Les débats continuèrent, et produisirent même des violences. De cette quereller, il en sortit plusieurs autres, qui, en d'autres temps , eussent été peu dangereuses. Le rétablissement d'un impôt, désagréable au peuple , acheva d'aigrir les esprits. Enfin, le ren- chérissement du pain, effet d'un mal physique, parut au peuple , déjà si indisposé , un tort du gouvernement, un mal politicpie; et le prince différant d'assembler les états plus d'une fois promis , le peuple regarda les conseillers de son chef comme les artisans de ses maux. Tel était l'état des choses , lorsque la nouvelle de ce qui s'était passé à Paris en juillet 1789, les frappa, les enthousiasma et les porta à suivre l'exemple d'un grand peuple qu'ils aiment , avec lequel ils ont des liaisons natiu-elles , plus puissantes que les liaisons accidentelles qu'ils ont avec les Alle- mands.

«Guidé par le sentimeni le plus sur, dit M. de Dohm , le prince-évéque vint au devant des vœux

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