Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t3.djvu/133

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trer , et le veu du peuple fut porté au prince- évèque, qui donna par écrit son consentement à tout ce que le bien de son peupîe pourrait exiger. Les Liégeois demandèrent la déposition de l'an- cienne magistrature. La déposition s'ensidvit , et leurs places furent données à ceux qui, par leur caractère et leur conduite publique , s'étaient ac- quis la confiance de leurs concitoyens , et qui , dans la cause de la liberté, avaient combattu pour elle.

Le prince approuva tout. Il vint de son château de Seraing à la ville , fut reçu avec la plus vive allégresse, et confirma, par sa propre signature, les nouvelles élections. Il témoigna aux nouveaux ma- gistrats S3f confiance et sa considération : il les in- vita à sa table avec des plénipotentiaires des cours étrangères. 11 procura même à tous les gens de sa maison , des cocardes que le peuple portait en si- gne de la liberté reconquise. Il renouvella exprès- ^ sèment, par une lettre adressée aux nouveaux ma- gistrats, la convocation déjà faite pour l'assemblée des états. Tout le pays était pacifié par l'accord d'un bon prince avec un bon peuple : mrxis cette joie ne fut pas de longue durée. Le 27 août , on apprit à Liège que le prince avait , la nuit der- nière , quitté son château de Seraing sans qu'on sût où il était allé. Peu de temps après , il écrit que , dans la crainte que les délibérations de la prochaine assemblée ne fussent tumultueuses et. nuisibles à sa santé , il s'était déterminé à s'éloi-

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