Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t3.djvu/147

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on peut répondre qu’il est aisé de le lui rendre très-peu coûteux. Il faut même qu’il soit très-peu coûteux , si l’on veut qu’il soit utile.

11 suffirait d’abandonner aux professeurs un local commode, en leur assurant des appointemens très-médiocres. Qu’il leur soit permis ensuite de recevoir de leurs écoliers le prix de leurs leçons ; et dès-lors la concurrence produira, entre les professeurs, une émulation qu’on n’a cherché à faire naître jusqu’ici que parmi leurs disciples. Dès ce moment, la méthode d’enseigner se perfectionnera de jour en jour; chaque maître fera les plus grands efforts pour attirer à soi la foule des écoliers , en augmentant s» fortune par sa célébrité , et sa célébrité par sa fortune. C’est ce qui est arrivé à plusieurs professeurs , en différentes universités de Hollande et d’Allemagne ; et, sans cette innovation, il est difficile que la méthode d’enseignement public pour ces deux langues fasse de grands progrès parmi nous.

Ici M. Rivière nous accusera d’un reste de faiblesse pour le grec et le latin , de leur supposer quelque utilité à cause des vieux modèles que quelques personnes désœuvrées prennent encore vlaisir à lire. Hélas ! oui , nous sommes de ces désœuvrés ; et ces vieux modèles nous font encore quelque plaisir : cependant noms triomphons bien vite de cette faiblesse. Nous convenons avec M. Rivière qu’il ne s’agit plus de faire des latinistes , des prêtres et des moines , mais des Fran-