Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t3.djvu/158

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

1 54 ŒUVRES

sur son clicniiii ces deux i^rands, achopemens : M. Cherin et la Bastille. Venons aux Mémoires. C'est l'exposé d'un plan conçu avec autant d'ha- bileté que de hardiesse , et dont l'objet était de mettre Plimouth entre les mains du roi de France. G'est le détail de toutes les mesures qui pouvaient conduire à ce but : intrigues, espionnages, cor- ruption , tous ces vils moyens , nécessaires dans une entreprise de cette espèce, se trouvent un peu rehaussés par l'intelligence , l'adresse, la présence d'esprit , l'intrépidité de celui qui les emploie. M. de Parades, dans un premier voyage en Angle- terre , s'était procuré une connaissance exacte et détaillée dé toutes les forces anglaises, des places maritimes , des ports , des rades , des vaisseaux , des bâtimens,des citadelles, de l'état des fortili- cations, etc. Toutes ces instructions , il les avait rassemblées dans l'espace de peu de mois, avec l'ar- deur d'un jeune homme qui veut brusquer la for- tune, en risquant plus d'une fois sa vie. De retour en France , il dév^cloppc ses plans , ses idées , ses projets à M. de Sartine , alors ministre de la ma- rine ; le ministre les agrée , encourage M. de Parades, et le renvoie en Angleterre, avec des ordres particuliers. Il y achète , sous son nom , mais pour le compte du roi , un bAtiment an- glais propre pour la course , avec 7 5 hommes d'équipage, et le capitaine à ses ordres. Cet ar- rangement , qui seul coûta 3o,ooo francs par mois , subsista pendant deux campagnes. Il se

�� �