Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t3.djvu/159

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ménagea de plus, et toujours à prix d'or , des in^ telligences et des correspondances à Londres et dans toutes les places maritimes : mais la meilleure emplette que fit M. de Parades lut celîe d'un pre- mier secrétaire de l'amirauté , qui, pour la somme de iDo louis par mois , s'engagea à lui faire re- mettre copie de tous les ordres qu'on recevrait à l'amirauté et qu'on y donnerait. Cet honnête homme tint religieusement sa promesse tant qu'il fut payé , c'est-à-dire , jusqu'à l'emprisonnement de M. de Parades.

Ces petites instructions devaient donner de grands avantages au ministère français ; mais on n'en profita pas. C'est en vain que M. d'Orvilliers était averti de tout ce qui se passait siu' la flotte ennemie et dans les ports anglais. L'amiral Keppel , à la tête d'une escadre dans la Manche , ne cou- vrit pas moins le dépait de Byron pour l'Amé- rique. On manqua la flotte de l'hide , iàute d'a- voir tenu la mer vingt-quatre heures de plus ? comme on le pouvait, puisqu'il fut vérifié dans le port quenos vaisseauxpouvaientse réparer en mer à peu près dans le même espace de temps. Cette campagne ne fut utile qu'à M. de Parades, qui dé- veloppait , pour sa fortune particulière , l'activité, l'intelligence dont il donnait des preuves dans les affaires puhliques. Il revint en France , où on le fit capitaine , et hientot après colonel. De tous les plans qu'il présenta au ministre à soji re- tour , ce fut son projet de surprendre Plimoutii

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