Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t3.djvu/170

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1 GG ŒUVRES

lîiciidians et pour en ilimimier le iiorabie , se. faire ini système et des principes. Il appela à son se- cours des hommes instruits , accoutiu'nés à réflé- chir , amis de l'humanité , tranchons le mot, des philosophes; car, dans les dernières années, le gou- vernement avait entrevu que ces gens-là avaient quelquefois du bon. On créa des bureaux où ils furent admis, et il fallut bien convenir qu'on ne laissait pas d'en tirer des lumières. Dans ce petit nombre de citoyens utiles et respectables , il faut placer J\I. de Montlinot, à qui l'on confia le dépôt de mendicité de Soissons.

Les comptes qu'il rendit au gouvernement d'année en année et qu'il publia, portent le ca- ractère d'un esprit étendu et d'une àme philantro- pique. Le sentiment profond d'humanité qui lui fit remplir ses devoirs avec une scrupideuse exac- titude, bientôt les lui rendit chers, et lui fit aimer les malheureux, devenus l'objet de ses soins. C'était un médecin qui s'attachait à ses malades, et il apprit à parler dignement du pauvre. Il ne vit plus les mendians comme une Dermi/ic qui s'at- tache à la richesse (i). Il serait plus près de ré- pondre avec llousseau , qu'il est naturel que les enfans s'attachent à leurs pères. IMais il n'emprunte de Rousseau que le sentiment qui a dicté cette ré- ponse, et quelquefois l'éloquence noble et tou-

��(i) Expression fie Voltaire.

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