Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t3.djvu/175

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DK CHAMFORT. I ^ I

» pas sans marcher sur son terrein. Ne clierclions » pas à trop multiplier les administrations cleclub » rite ; laissons agir cette grande loi de la morale » imiverselle , qui nous pousse à secourir nos M semblables : ce n'est point une loi sèche qui » mesure ce qu'elle doit et ce qu'elle peut. A l'as- _ » pect de la misère, elle n'a plus de limites ; elle » fait verser sur le pauvre , et les secours qui sou- » lagent, et les consolations qui relèvent , et ce » doux espoir d'un avenir meilleur. Ah! si l'homme )) puissant ne voyait plus autour de lui de mal- » heureux , si le pauvre n'aidait pas le pauvre , » si le prisonnier ne s'intéressait pas au sort de » son compagnon , la société ne serait plus un » bienfait. C'est donc de la sensibilité générale » qu'il faut attendre des secours ; elle seule,, tou- » jours agissante, saisit les objets qu'elle a sous » les yeux : elle se repaît de larmes et de dou- » leurs; et c'est dans ces enivrantes fonctions que » le cœur s'ouvre et savoure à longs traits cette » douce bienfaisance si connue des âmes sensibles. » C'est un adage reçu , qu'il n'y a pas de souf- » france où existe ime femme ; c'est dans leurs i> cœurs qu'il faut aller chercher ces délicieuses » émotions , ce trésor inépuisable de tendresse , » qui , sanctifiée par la religion , ou légitimée pai- » le mariage , ou enfm anoblie par des scntimens

» généreux , produit tant d'actes de charité. y>

M. deftiontlinot ne parle ainsi qu'après avoir fait sentir l'insuffisance et les inconvéniens de tous

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