Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t3.djvu/202

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iq8 ŒUVRES

clara quil n'avait proposé son opinion que par manière de dispute. C'était la terminer ; et certes rien n'était plus sage. Ce qu'il y a de curieux^ c'est que le roi de France, Philippe de Valois , apparemment très-versé dans les discussions mé- taphysiques, mettant de l'amour-propre à l'hon- neur d'avoir de meilleurs théologiens que lepape^ avait pris {>cirti pour sa troupe contre la troupe italienne du pontife. Phiiippe, en lui envoyant la décision de ses docteurs , lui avait écrit : Nous châtierons tous ceux gui pensent comme vous et nous vous ferons ardre ^ si vous ne vous révoquez. Pape ou sacristain, on ne se fait point «r<^/e à 90 ans ; et Jean xxn prit le parti de se i^évoquer , pour mourir tranqiiilie. C'était le bon temps de la Sorbonne et de lUniversité. On sait le rôle que jouèrent ces deux corps pendant toutes les guer- res des Anglais, entre les factions d'Armagnac et de Jjourgogne , qui avaicMit chacune leurs soldats , leurs théologiens et leurs bourreaux. Au milieu de ces horreurs, la France avait osé, qui le croi- rait? se soustraire un moment au joug pontifical. Mais le clergé de ce temps était fait pour cette servitude étrangère. L'usage que lirent les évé- ques du droit de conférer les bénéfices, révolta le peuple et les grands. On aima mieux dépendre d'un prêtre italien, que de voir passer les bénéfi- ces à des palefreniers et à des valets. La seconde tentative ne fut pas plus heureuse; et la France. iTcn lira d'autre avantage, que d'entendre publier

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