Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t3.djvu/208

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£jnard cruii monstre prouva , pour le malheur des peuples , que le roi ne s'était point trompé. De- puis sa mort , ce même esprit parut plus d'une fois subsister encore dans la Sorbonne j mais il ne s'y manifesta plus avec la même audace. C'étaient des symptômes équivoques , et qui n'étaient re- marqués que des connaisseurs. C'était le silence gardé sur le livre de JMariana , sur d'autres ou- vrages où l'on célébrait Jacques Clément et d'autres assassins des rois ; tandis que ce même corps con- damnait la Sagesse de Charron , livre excellent , que n'ont pu faire oublier tant de livres de mo- rale écrits depuis cent cinquante ans. En cette oc- casion , le parlement fut très-supérieur à la Sor- bonne , grâce au président Jeannin , qui , secondé de quel([ues hommes instruits et lettrés , sauva cette flétrissure à la mémoire de Charron , ou plutôt au parlement lui-même.

Dans cet amas d'atrocités absurdes qui compo- sent l'histoire de ce temps , parmi cette foule de fanatiques , dont les portraits forment une ga- lerie odieuse, fatigante pour la vue, les yeux se reposent avec plaisir sur l'image d'un homme vertueux et d'un prêtre citoyen. jNI. l'abbé du Ver- net s'est plu et a du se plaire à rappeler im nom respectable et presque oilblié. C'est celui de Richer, docteur de Sorbonne , parvenu au syndicat per- pétuel par ses vertus, qui lui attirèrent ime lon- gue persécution. Nous avons parlé des tentatives de la cour de Rome, pour remettre les rois dans

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