Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t3.djvu/22

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les réparateurs îles torts faits à ce sexe aimable , qui se défeiul assez lui-même par ses charmes contre des vérités fâcheuses et des outrages im- puissans , nous avouons que l'auteur n'a pas assez fait valoir les compensations dont la nature a doué les femmes pour balancer leurs défauts. D'ailleurs, en les considérant, il ne les prend que dans une classe particulière de la société et au mi- lieu de Paris , où la corruption des mœurs a tout chanoé. INIais ses portraits conviendraient-ils à des femmes que l'éducation , les exemples et le luxe n'auraient pas , en quelque sorte, dénaturées? con- viennent-ils même à toutes nos Françaises? n'est-il ilonc plus parmi nous des épouses lidèles , des mères respectacles , des citoyennes vertueuses , des femmes enfin qui , suivant la belle expression d'un auteur moderne , ne -donnent à leurs maris , pour garant de leur vertu , que leur vertu même? Oui , sans doute , il y en a ; et si nous avions besoin d'en citer des exemples , nous en trouverions ai- sément , même dans le rang élevé , qu'on a eu principaleme|it en vue dans les nouvelles Consi- dérations.

L'opposition (pii se trouve des mœurs des jeunes gens des deux sexes qui entrent dans le monde , avec l'éducation qu'il ont reçue , est ici Irès-justeinent olvservée : mais en cela, l'auteur s'est contenté de remar(|ii(M" les effets , sans es- sayer de remonter aux causes. Il serait pourtant ulile df savoir si c'est l'édncntijm qui eulaule les

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