Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t3.djvu/222

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vaudntit-il pas mieux en épargner les frais et acheter l'armée- ennemie , lorsque Foccasion s'en présenterait? Le chevalier Guillaume Petit esti- mait lin homme l\So livres sterling. C'est la plus forte évaluation , et ils ne sont pas tous aussi chers , comme on sait. JMais enfin , il y aurait en- core moitié à gagner en finance , et tout en po- pulation ; car poia- son argent , on aiu-ait un homme nouveau, au lieu que, dans le système ac- tuel , on perd celui qu'on avait , sans profiter de celui qu'on a détruit si dispendieusement. »

Cette idée rappelle un trait connu de la plupart de ceux qui ont eu l'avantage de vivre avec le cé- lèbre Franclvlin. 11 racontait , qu'à son dernier voyage à Londres, et peu de temps avant la guerre, il avait mandé à ses commettans : « Calculez en » conscience les sommes que peuvent vous coûter » la guerre, et envoyez-moi seulement la moitié » de ces sommes ; je vous promets d'en acquérir 5j votreindépendance,enachetanttoutle parlement » et le roi lui-même, il est même vraisemblable » que, du surplus, je pourrai me faire de bonnes » rentes, si vous permettez que j'en dispose. «C'est dommage que la proposition n'ait pas été accep- tée. Outre l'économie du sang humain , qu'il fau- dra bien tôt ou tard compter pour quelque chose, l'Angleterre et la France y eussentépargnécinqou six milliards, et le succès de cette né.ofociation eût lait prendre ini tour nouveau à la pohtique euro- péenne, qui a grand besoin d'être un peu rajeunie.

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