Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t3.djvu/23

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DE CHAMFORT. I^

mauvaises mœurs , ou si ce sont les mauvaises mœurs qui détruisent tout-à-coup le pouvoir de l'éducation ; et , quoi qu il en soit , nous croyons qu'un changement dans l'éducation nationale , est plus important que jamais. Un philosophe mo- derne a répandu des lumières sur l'éducation phy- sique et particulière, dont la génération présente sent déjà les avantages ; mais comme il n'a point parlé de l'éducation publique , nous espérons qu'il sera dignement suppléé par lui écrivain qui , quoique jeune encore , s'est long-temps occupé de cet intéressant objet, et nous sommes bien certains que l'amitié n'égare point notre opinion. Il nous reste à relever un sentiment qu'on trouve dans les nouvelles ConsidéixUions , et qui nous semble erroné : on y soutient que le meilieiu' roman est toujours nuisible aux mœurs. Nous sommes d'un avis contraire. Nous croyons que Télémaque , JNÏariamne, Grandisson , le Vicaire de Wakefield , et une foule d'autres ouvraeres du même genre , sont propres à nous donner l'a- mour de la vertu, et à nous faire tenir en garde contre les séductions du vice.

Ici se retrouve encore le parallèle tant de fois tracé des anciens et des modernes ; et il faut avouer qu'il l'est d'une m^iière judicieuse et nouvelle. L'auteur , en rendant hommage à la supériorité de nos grands hommes, reconnaît la prééminence de ceux de l'antiquité, prééminence qu'ils ont due et au climat et à la sagesse çle leurs institutions , et

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