Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t3.djvu/264

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oGo ŒUVRES

de bons fermiers généraux de la place Vendôme , donnant d'excellens soupes aux gens de la cour, et tous les deux parfaitement ridicules. Ils dé- frayaient ainsi doublement leurs botes , et il eût fallu de terribles raisons pour se brouiller avec de pareils amis. Songeons que c'était le temps où une femme connue, voulant se justifier du mau- vais choix d'un amant, a dit, dans un couplet très-joli:

Je le pris sans scrupule ,

Et je le fis exprès , ^

Pour voir de près

.Sou ridicule.

Comment rompre avec M. de La Martelière , qui avait mené jM. de Richelieu chez sa femme et chez une lille qu'il entretenait, se vantait et se phiignait presque d'être adoré des deux , était désolé de n'avoir point d'enfans ni de Tune ni de l'autre , el à qui M. de Richelieu en promettait , gageant même le double contre le simple? 11 gagna, et M. de la Martelièicî eut des enfans.

Quant à j\I. de la Popelinièro , ce fut lui qui se mit dans son lorl , et qui rcjuipit le premier, ayant découvert la cheminée tournante par la- quelle 1\\. de Richelieu entrait dans la chambre de sa femme : il ne tcMiail qu'à lui de se taire. Ce fut bien ce (jue lui dit le maréchal de Saxe, (pii, après avoir admiré i'in\ention de la cheminée,

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