Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t3.djvu/272

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iQS OEUVRES

à la mort du duc de Bouflers , désirassent de le mettre à la tète des forces de la république soule- vée contre les Autrichiens. On ne peut nier que sa conduite n'y ait été habile et vigoureuse. Elle lui fit pardonner les folies qu'il fit pour Pelinetta Brignolet , belle-sœur du doge , la seule femme connue pi-ès de laquelle il n'ait pu réussir. Riche- lieu avait alors cinquante ans ; mais il ne voulait point s'en apercevoir ; et à Gênes même, plusieurs femmes le lui firent oublier. Il avait eu le même avantage dans son ambassade de Dresde , célèbre autant que celle de Vienne par le faste qu'il y déploya : c'était une de ses passions.

11 réparait, comme tant d'autres, par l'avarice, les dommages qu'elle lui causait. La même cour étrangère le vit abandonner à l'avidité du public ï'eçu dans son hôtel , de superbes décorations de dessert , même son argenterie , et refuser à ses valets de pied le remboui-scment de leurs frais pour leurs habits de gala. On le vit depuis , dans son gouvernement de Bordeaux , s'approprier douze mille francs d'appointemens attachés à la place de capitaine de ses gardes , payés par la ville ; et en détacher généreusement douze cents livres , disant qu'à ce prix il aurait des capitaines des gardes tant qu'il voudrait. Ce capitaine des gardes était poiu"tant bon genlilhomme , considé- ration très-injportantepour ]M. de llichelieu ; mais les principes s'affaiblissent cpielquefois dans la Aieillessc. Nous ne parlons point de la réduction

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