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proportionnelle faite sur les six mille livres payés par la ville au secrétaire. Celui-ci n'était pas gen- tilhomme ; il n'y a rien à dire , si ce n'est que le gentilhomme et le roturier furent ici confondus sansménagement ,commeà la Latailled'Ettinghen.

Nous arrivons au moment où jM. de Richelieu, toujours jeune , brillant d'exploits guerriers et d'aventures galantes , n'ayant été malheureux en amour que dans la ville où il avait une statue , va jeter encore un nouvel éclat , et accroître sa gloire militaire.

Il avait été l'un des courtisans les plus empressés de madame de Pompadour , qui avait succédé au poste de madame de Cliâtcauroux. Madame de Pompadour , n'étant point de la classe des femmes présentées , la manière de penser du duc ne lui permettait point d'approuver ce choix, tant qu'il n'était pas fait ; mais , une fois fait et déclaré , Richelieu se comportait comme s'ilTeùt approuvé: c'était son principe. Cette conduite avait singuliè- rement flatté madame de Pompadour, et redoublé pour Richelieu la bienveillance du monarque. Ce début était bon ; mais , par un caprice bizarre , Richelieu ne persévéra point : il avait de l'orgueil , et il désobligea cruellement madame de Pompa- dour. Elle avait, de son mariage, une fille chérie ; et , voyant la cour à ses pieds , elle crut pouvoir proposer au duc de Richelieu un projet de mariage entre son fils et Alexandrine : c'était le nom de cette jeune personne. Richelieu fit ime de ces

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