Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t3.djvu/284

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dait l'abbé. » Un autre présentait un ])on du roL « Ce n'est pas le mien, disait le contrôleur géné- ral. » Ce contraste entre tant de faiblesse et Tes- pece de force qu'il déploie dans l'affaire des par- lemens , tient à des idées et à des habitudes de sa jeunesse. L'évéque de Fréjus , devenu ministre , s'étant trouvé engagé, comme ses prédécesseurs, dans ces querelles avec les parlemens, se vit forcé d'en impatienter l'insouciante jeunesse du mo- narque, et de lui donner un roie personnel dans ces farces ministérielles et parlementaires. De là naquit l'importance que le roi continua d'y atta- cher. C'est ainsi que des circonstances particu- lières placent dans le caractère et dans l'esprit certains contrastes bizarres qu'il n'est pas toujours facile d'expliquer. Ce qui était plus facile, c'était d'épargner au jeune roi tout cet embarras : il suffi- sait, pour anéantir l'importance des parlemens, de ne point en mettre à des disputes scolastiques, déguisées en questions religieuses. jMaisalors M. de Fréjus n'eût point fait sa cour au saint siège; dès lors, plus de chapeau ; et rien de plus désagréable pour un évéque premier ministre. On ne saurait trop répéter que telles sont les belles idées qui ont influé pendant cinq ou six cents ans sur le sort des empires, et (jui sont bien loin d'être anéanties partout.

Le plaisir que M. de Richelieu avait trouvé à faire exécuter les ordres du roi pour la destruc- tion du parlement, lui lit accepter la commission

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