Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t3.djvu/285

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

/ DE CHAlNll'ORT. aSi

de les porter à la cour des aides de Paris, Ces deux expéditions , et principalement la dernière, furent ce qui acheva de le plonger dans l'avilissement où il était déjà tombé. On fut indigné de voir le vainqueur de Malion se rendre l'instrument os- tensible d'une intrigue abjecte dont on le crut alors l'auteur , il n'en était que le confident; mais il l'était à sa manière : comme un vieillard cor- rompu qui s'amuse de tout, encourage sans se compromettre , ne désespère du succès d'aucune absurdité, et, en fait de vices ou de ridiciiîes , ne croit rien d'impossible. Il eut raison ; rien ne l'é- tait: mais, par malheur pour le vieux favori, Louis XV mourut. Un nouveau règne fut pour lui l'équivalent d'une disgrâce. Rebuté à Versailles , il alla régner en Guienne ; c'était un pis aller très-supportable : et voilà ce que ces gouverne- mens de province avaient de bon. Mais cette fois l'honneur d'être bien avec le maître , condition requise pour yy<:///e tout ce qu'on voulait^ sans que personne osât rien clire\ cette condition essentielle manquait à M. de Richelieu. Les Bordelais le sa- vaient ; ils osaient le dire : et le gouverneur n'é- tait pas aussi absolu qu'il le désirait. Un procès ridicule l'obligea de revenir à Paris , où le roi le fixa par la défense expresse de retourner à Bor- deaux. Ce fut un moment désagréable; mais avec lui les chagrins, comme les plaisirs, ne duraient qu'un moment.

Sa place de premier gentilhomme lui donnait

�� �