Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t3.djvu/327

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à i'époqiie de la sienne , paraissait bien loin de ce terme ; mais les causes qui l'y ont poussée rapi- dement , sont trop connues pour qu'il soit besoin de les rappeler. Quoi qu'il en soit, il est également vrai, poiu- l'Amérique et pour la France , que les chefs apparens de la révolution ont pu en être les fanaux, mais n'en ont point été les boute-feux. Franldin sur-tout est au-dessus d'un tel reproche. 11 avait frémi des suites d'une rupture avec la mère patrie ; il voulait la paix ; mais il ne la vou- lait pas au prix de la servitude ; et forcé de choi- sir entre la servitude et la guerre , il se détermina pour la guerre , plutôt que de subir le joug d'un gouvernement oppresseur.

Voilà ce que ne lui pardonne pas son historien, bien affligé que Franklin se soit avisé d'être un politique, et ne se soit pas borné à mettre au jour une infinité cVinventions utiles à Vhwnanitè. Il ad- mire beaucoup quelques stances tracées sur un petit poêle en forme d'urne, imaginé par le doc- teur Franklin , et pratiqué de manière que la flamme descend au lieu de monter. C'est de cette dernière circonstances que le poète tire un éloge malin.

« Il s'éleva , comme Newton , à une hauteur qu'on croyait inaccessible ; il vit et observa de nouvelles régions , et remporla la palme de la philosophie.

» Avec une étincelle qu'il ilt descendre du ciel, il déploya à nos yeux de hautes merveilles ,

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