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depuis le Canada jusqu'en Virginie. Sa sève , pour être extraite , n'exige aucuns travaux pré- paratoires. Chaque arbre donne , sans se ruiner, cinquante à soixante pintes de sève , qui rendent au moins cinq livres de sucre. Un même arbre, s'il est traité avec ménagement , peut fournir cette liqueur pendant plusieurs années.

On n'a pu voir tant d'avantages, sans être frappé de l'influence qu'ils pouvaient avoir siu- l'aboli- tion de l'esclavage des noirs. 11 s'est formé une so- ciété , dont l'objet particulier est de perfectionner la fabrique de ce sucre ; et dès son origine , elle a eu les plus grands succès. D'habiles chimistes ont publié des procédés utiles. Ils pensent que le sucre de canne et le sucre d'érable sont les mêmes dans leur nature ; et on croit qu'en per- fectionnant la fabrication , il égalera un jour le sucre ordinaire. La découverte qui doit le con- duire à cette perfection, formera une époque heu- reuse pour l'humanité ; et combien ne le serait- elîe pas davantage, si l'on naturalisait l'érable par toute l'Europe ! « Si l'Amérique ; dit M. Brissot , en offre de vastes forêts , on peut , en France , le planter en vergers , sous lesquels on pourra re- cueillir encore toutes sortes de fruits. Dans l'âge de leiu' moyenne vigueur , à trois livres de sucre par arbre , lui acre qui contiendrait cent qua- rante arbres, rapporterait quatic cents vingt livres de sucre. Ce serait une grande économie de coups de fouet pour les noirs, et Ime grande économie

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