Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t3.djvu/409

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DE Cll.\MFORT. ^O^

Bourbon acquit le trùue de Naples et de; Sicile ; enfin , parce qu'elle augmenta de la Lorraine et du Barrois la puissance territoriale des Français.

Il montre beaucoup d'humeur contre les pre- mières maîtresses de Louis xv ; mais en examinant l'état des choses au moment où il écrivait , on sent trop que sa censura n'a pour fondement, ni la morale , ni la politique. Pour la morale , il ne se montre nulle part austère en principes, et il en était fort éloigné : on pourrait même, en se rap- pelant la réputation du comte de Maurepas en fait de galanteries , lui citer la fable du Renard sans queue , c[ui voulait i'ôter à tous ses confrères les renards. Pour la politique , il faut se souvenir que , de son aveu , madame de Mailly ne se mêla de rien que d'aimer le roi , et ne coûta rien à la France ; quant à elle , il lui en coûta le long repentir d'une faiblesse excusable et passagère , repentir qui dura toute sa vie, et dont la justice du peuple se souvint plus que de sa faute; qu'à l'égard de madame de Châteauroux , à l'instant même où il se déchaîne contre elle ( tous ces écrits ont une date marquée), elle montrait un carac- tère noble et élevé , attesté par tous ses contem- porains; elle voulait faire de son amant un homme et un roi ; elle le déterminait à se mettre à la tête de ses armées , démarche cjui le rendit si cher alors atout un peuple facilement enthousiaste, et qui réellement lui faisait honneur ; elle voulait cpi'il sortit de son indolence etgouvernâtpar lui-même: il III. 26

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