Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t3.djvu/410

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��en exii-te tles preuves. Sa mort , aussi affreuse que subite, fut attribuée au poison; et pour cette fois, ce crime, toujours si aisément soupçonné et si dif- ficilement prouvé , n'était pas sans vraisemblance. Il est pernîis de présumer que l'animosité que le comte de Maurepas montre contre elle , et qu'il signala de même contre celle qui lui succéda > n'était au fond qu'une jalousie d'autorité.

A considérer la chose en elle-même, ce n'est pa;^ un plus grand tort dans un roi que dans un autre homme, d'avoir des maîtresses , quand il n'est pas assez heureux pour trouver auprès de lui un bon- heur légitime, assurément le plus désirable de tous, mais qui ne dépend pas toujours de nous : ce qui est important et difficile , c'est de ne pas donner son autorité avec son cœur ; et pourtant nous en avons vu un exemple dans un prince naturelle- ment passionné pour les femmes , Henri iv ; ses amours n'influèrent point , du moins dans les choses graves , sur son gouvernement. Il soutint constamment son ami Sully contre toutes ses maî- tresses ; on sait même qu'il alla jusqu'à donner un soufflet à la plus emportée de toutes , la marquise de Verneuil. Ce soufflet n'est peut-être pas ce qu'il y a de plus louable ; ce pouvait bien n'être qu'une vivacité d'amant ; mais ce qui est d'un homme et d'un roi , ce sont ces paroles que tout le monde a retenues : « Apprenez , madame, que je trouverai )) plutôt dix maîtresses comme vous , qu'un mi- w nistre comme lui. «Quand la conduite répond à

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