Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t3.djvu/431

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

/

��DE CHAMFORT. , [\1'J

cien évéque d'Autim, l'archevêque d'Aix, Tarche- véque de Toulouse , l'évèque de Rhodes , l'abbé de Montesquiou et bien d'autres, ont peut-être un peu plus d'esprit, de savoir , que M. l'abbé Sou- lavie lui-même , quoiqu'il lui soit très-permis de ne pas s'en douter.

'( Le père le ïellier ^ profond jésuite , voulait , pour faire régner sa compagnie , plonger le reste du clergé dans l'ignorance. « Pas un mot de vrai. Le Tellier n'était pas du tout pro/ond , si ce n'est en friponnerie; c'étaitlebrouilUonle plus emporté, le plus liardi faussaire , et le plus effronté coquin qui se soit trouvé de Caen à Vire. Ce n'était point par Y ignorance du clergé qu'il voulait /«^/■e régner sa compagnie ; c'était par l'intrigue , par l'ascen- dant de la cour de Rome sur un roi dévot , par l'importance donnée à une prétendue héi^ésie de la façon des jésuites , par l'imputation banale de jansénisme , qui servait à écarter quiconque ne voulait pas du joug ultramontain et par consé- quent jésuitique , et défendait les libertés galli- canes. Ces mêmes querelles, qui d'ailleurs firent tant de mal , loin de plonger dans V ignorance , aiguisèrent les esprits et entretinrent un germe d'indépendance qui peu à peu s'étendit plus loin que les controverses. Les écrits des bons jansé- nistes prouvent qu'ils n'étaient pas moins ennemis du gouvernement absolu, que de l'infaillibilité ro- maine ; et on le savait si bien , que c'était sous ce point de vue qu'on les rendait odieux à Louis xiv

�� �