Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t3.djvu/44

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il est vrai que ce qu'on a pris pour des intestins d'animaux , sont des tissus de jonc dont elles forment leurs nattes , ou des peaux.de bœufs coupées et arrondies à coup de maillet; préser- vatif" indispensable contre la piqûre des ronces , des épines, et la morsure des serpens. L'auteur convient pourtant que l'habitude de voir des Hot- tentotes , n'a jamais pu le familiariser avec l'usage de se peindre la figure de mille façons différentes ^ et de se parfumer avec de la poudre de bougliou , dont l'odorat d'un Européen n'est pas agréable- ment frappé. Enfin , M. le Vaillant ne laisse rien à désirer sur le détail des mœurs de ce singulier peuple , remarquable entre les sauvages même par l'étonnante vivacité de quelques-uns de ses sens , par des habitudes qui le caractérisent for- tement , par la faculté qu'il a de se commander en quelque sorte le sommeil au défaut de nour- riture, de suppléer aux alimens qui lui manquent en se resserrant l'estomac avec des courroies , de se i^orger de la chair et de la graisse des animaux , et de vitre ensuite plusieurs jours avec quelques sauterelles; heureux quand ils trouvent quelques rayons de miel qui leur sont montrés par un oiseau que les naturalistes ont nonnné indicateur, et pour lequel ces sauvages oui , par cette raison , le plus profond respect!

Tous ces détails sur les TlotlxMitots sont termi- nés par quelques réflexions sur leur lajigue. M. le Vaillant s'est donné la peine de l'apprendre , et la

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